Mise à jour du 30 mars 2013 : ajout du lac Hồ Tây et de la pagode Trấn Quốc
- Lac Hồ Tây et pagode Trấn Quốc : Le lac Hồ Tây signifie lac de l’Ouest car situé à l’Ouest de la ville d’Hà Nội. C’est le plus grand lac de la ville avec environ 500 hectares. Son nom n’a toujours été aussi trivial. Anciennement appelé lac de la dépouille du renard, lac du buffle d’or (Trần Vàng), lac aux vagues d’argent ou encore lac des brumes (Dâm Đàm). Ces noms plus évocateurs sont pour la plupart liés à une légende. J’adore ces belles histoires et je ne peux me retenir de vous donner celle à l’origine du nom lac du buffle d’or. Au XIIème siècle, un bonze aurait aidé l’empereur de Chine et lui aurait fait présent en retour d’un peu de cuivre. Le bonze utilisa le métal pour forger une cloche. Le son de celle-ci, paraît-il, portait jusque dans l’Empire du Milieu. Or le buffle d’or, gardien du trésor de l’empereur de Chine, confondit le son de la cloche avec la voix de sa mère. Il accourut, mais égaré et furieux de sa méprise, il transforma les lieux en un lac à force de piétinements ! Le buffle d’or se serait alors noyé dans les eaux du lac.
Si le lac reste un endroit très fréquenté notamment par les Vietnamiens qui viennent y faire leurs assouplissement matinaux, il semble avoir perdu de son cachet suite à la frénésie immobilière de ses berges. En outre, toutes les infrastructures n’ont pas réussi à suivre le développement frénétique de la capitale vietnamienne. C’est le cas des égouts à l’origine d’une pollution profonde du lac. Aujourd’hui, les poissons sont impropres à la consommation et il est nécessaire de nettoyer manuellement le lac de ses envahissantes jacinthes d’eau. Mais malgré ces dérives, j’ai aimé déambuler sur les rives du lac qui recèlent quelques trésors comme la pagode la plus ancienne et la plus vénérée d’Hà Nội : la pagode Trấn Quốc dont vous ne pourrez rater le stupa haut de 15 mètres et dont chaque étage renferme une statue de Bouddha.
- Temple de la littérature : ou pagode Văn Miếu. Elle fût édifiée en 1070 par l’empereur Lý Thánh Tông (dynastie de Lý ayant régné de 1010 à 1225). Elle était dédiée à Confucius et fût le socle de la première université vietnamienne où les 3 piliers de l’enseignement étaient la littérature, la philosophie et l’histoire de l’ancien Viêt Nam et de l’ancienne Chine. Au sein de cette université, des concours ont été organisés tous les 3 ans de 1442 à 1779. Il devait permettre à n’importe quel citoyen d’accéder au statut de mandarins en cas de réussite. Des stèles avec les noms, lieux de naissance et hauts faits des lauréats ornent le temple de la littérature. Il en reste 82 sur les 116 construites. Elles reposent toute sur une tortue de pierre symbolisant la force et la longévité. Le temple se situe à 2 kilomètres à l’ouest du lac Hoan Kiem et est souvent cité comme un havre de paix. Mais la période suivant le Têt (nouvel an vietnamien) n’est pas forcément le moment le plus propice pour profiter de cette paisibilité au cœur d’Hanoï. En effet, à cette période, un grand nombre d’étudiants viennent au temple pour toucher la tête des tortues portant les stèles afin d’avoir de la réussite dans les examens de l’année.
- Lac Hoàn Kiếm, temple Ngọc Sơn et tour de la tortue : Le nom du lac qui signifie lac de l’épée restituée est entourée d’une légende expliquant son nom. Au XVème siècle, un pêcheur nommé Lê Lợi (qui devait devenir en 1428 l’empereur Lê Thái Tổ) reçut du génie du lac, la Tortue d’or, une épée magique pour combattre les troupes chinoises conduites par les Ming. Après avoir libéré le pays au terme de dix ans de lutte, il se rendit un jour en barque sur le lac pour restituer l’arme. La Tortue d’or apparût à la surface et s’empara de l’épée qu’il brandissait au dessus de l’eau. Cette légende symbolise l’intervention divine dans la lutte du Viêt Nam pour se libérer des Chinois. La tour de la tortue (Tháp Rùa) commémore l’évènement dans la partie Sud du lac. Le lac abrite aussi une espèce de tortue endémique à carapace molle (légende ou réalité ?) dont une est exposée à la pagode Ngọc Sơn (ou pagode de la montagne de jade) situé sur la partie Nord du lac. Construite au XVIIIème siècle, on y accède par le pont de bois rouge Thê Húc qui date du XIXème siècle. Le lac développe un charme tout particulier tôt le matin. Vers 6 heures, heure à laquelle les Vietnamiens viennent pratiquer le Tai Chi, le badminton et le jogging avant de commencer leur journée de travail.
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Mon avis : dans la folie d’Hà Nội les lacs dont le lac Hoàn Kiếm constituent des écrins de verdure et de calme où les amoureux viennent se taquiner et où les personnes viennent entretenir leur corps et leur âme. Il est vraiment agréable d’arrêter le temps pendant une heure en s’asseyant sur un des nombreux bancs présents.
- Musée d’ethnologie du Viêt Nam : C’est le musée le plus récent de Hà Nội. Fruit d’une coopération avec le musée de l’Homme de Paris. Il est consacré au monde rural et aux minorités ethniques du pays. Il rassemble plusieurs dizaines de milliers d’objets usuels, des instruments de musique, des costumes… Des projections vidéo permettent de découvrir diverses activités artisanales.
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Mon avis : C’est un musée très riche où l’on peut rester une journée entière si l’on s’intéresse à la vie et à la culture des minorités ethniques du Viêt Nam. Les explications sont rédigées en vietnamien et en français. C’est appréciable. C’est aussi appréciable de se promener dans le parc paysager orné de maisons traditionnelles où vous pourrez vous désaltérer d’un délicieux thé.
- Quartier des 36 rues : Au nord du lac Hoàn Kiếm, ce quartier commerçant aux rues étroites remonte à plus de six siècles. Chaque rue est traditionnellement le siège d’une corporation, souvent originaire d’un village du delta, et porte le nom des marchandises qui y sont vendues (Hang signifie marchandise). Ainsi Hang Bo est la rue des paniers, Hang But la rue des brosses et ainsi de suite. Bien que le petit commerce ait été interdit pendant plus de quarante ans, le quartier a retrouvé toute son animation depuis une dizaine d’années. Mais, si les commerçants s’y regroupent toujours par spécialité, le nom de la rue ne correspond plus vraiment à leur activité.
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Mon avis : une fourmilière où chacun à sa place et sa fonction. A faire même si la foule a tendance à me fatiguer. Dans les quartiers vendant des vêtements, il n’est pas toujours évident de trouver son bonheur au milieu de toute la contrefaçon. Mais l’ambiance est tellement colorée, mouvementée et odorante.
- Les transports en commun : Afin d’éviter de laisser filer nos dôngs dans des taxis beaucoup plus cher que les bus, nous avons tenté au maximum d’emprunter les transports en commun. Globalement, pour 3000 dôngs, ça se passe bien. Le moment le plus dur a été le trajet depuis le musée de l’ethnologie jusqu’à l’aéroport. Bus bondé, gros sac sur le dos et conduite ultra-sportive avec arrêt éclair aux stations. Vous avez intérêt à connaître votre arrêt et à préparer votre descente. De notre voyage, j’aurais tendance à dire que les Vietnamiens ont une tendance à l’optimisation : on range bien les gens dans le bus et on en met le plus possible. Ainsi le trajet Thai Binh – Hanoi s’est déroulé sur un petit tabouret dans l’allée centrale du bus. La fesse souffre au bout d’une heure de voyage. Mais tout se passe plutôt bien à tarif réduit. Il n’en a pas été de même pour notre trajet de Hanoi à Lao Cai en train de nuit. Il semble qu’aux périodes d’affluence, comme la semaine suivant le Têt, l’obtention d’un ticket de train en couchettes (le voyage dure 9 heures pour même pas 300 kilomètres) s’avère être un parcours du combattant où la corruption sera la seule issue pour un voyage où l’on pourra dormir. Revenons brièvement sur les faits : nous avions téléphoné à la gare de Hanoi 2 jours avant notre voyage en train afin de réserver des billets en couchette. Mais la personne à l’autre bout du fil nous affirme que nous ne pouvons pas réserver par téléphone. Donc deux jours plus tard, une fois sur Hanoi, la première destination est la gare pour acheter les billets de train. Nous achetons 2 billets à 98000 dôngs l’unité tout en sachant que nous n’aurons pas de couchettes mais pensant que nous disposerons de fauteuils confortables nous permettant de dormir. Mais le soir venu, nous nous retrouvons sur le quai de la gare et nous nous apercevons que nos billets sont pour le wagon le moins confortable du convoi. L’amie Louloute parlant le vietnamien (logique étant donné qu’elle est vietnamienne), nous comprenons vite qu’une bonne partie des billets sont achetés assez tôt par des revendeurs à la sauvette qui les revendent au moment opportun au prix fort. En ce qui nous concerne, nous soudoierons la contrôleuse du wagon afin de disposer de sa couchette. Le schéma est bien rôdé, la contrôleuse dispose d’une chaise pliante et de tout un petit nécessaire afin d’aménager sa cabine en couchette pour deux personnes. Mais le confort n’était pas réellement à la hauteur des 500000 dôngs laissés à la contrôleuse. Bref la nuit fût très courte et je dois avouer que si ce moment me laisse désormais un bon souvenir (car c’est une expérience originale et que je n’en suis pas mort), sur le quai et pendant le voyage, je bouillais de l’intérieur. Donc conseil aux futurs voyageurs, réservez vos billets très tôt ou passez par une agence. Pour information, au retour où nous aurons chargé notre hôtel de réserver les billets, nous avons payé 400000 dôngs chaque billet.
Encore une fois, de superbes photos ! Mention spéciale pour la Tour de la Tortue de nuit 🙂
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