[singlepic id=397 w=600 h=600 mode=web20 float=center]Et si on commençait les choses sérieuses. Mouais on va commencer par se lever déjà, commencer par s’extirper du sac de couchage sarcophage. Et ça c’est la première épreuve de la journée. Premièrement c’est difficile et deuxièmement, ça caille le matin en janvier au Maroc. Une fois sorti dehors, on se rend compte combien ça caille la nuit. En France, tu grattes le pare-brise avant de partir, ben au Maroc tu secoues ta tente pour enlever le givre. Tout cela fait, on se rend compte que des mulets sont arrivés pendant la nuit. Loulou se disait bien qu’il avait entendu des bruits étranges pendant la nuit. Mauvaise digestion de Louloute des mets marocains. Non ! C’étaient les mulets. Mais on leur pardonne car la présence du mulet au petit matin avec en fond les contreforts du Djebel Sarho, ça donne de belles images. Enfin on leur pardonne surtout parce qu’ils vont porter nos bagages et la nourriture pendant 4 jours.
Cette fois-ci c’est parti. Je dois avouer que Loulou avait une petite appréhension au moment de partir. Ben voui, il a jamais fait de randonnée sur plusieurs jours le Loulou, alors est-ce qu’il a le physique? Mais bon le Loulou est vite rassuré, le rythme n’est pas trop soutenu et Loulou suit le rythme sans difficulté même si la sueur perle sur son front.
La matinée est une ascension quasi-continue agrémentée de quelques pauses pour reprendre un peu de souffle.
Midi, c’est le miam miam. Et notre cuisinier fétiche nous a mis plein de couleurs dans l’assiette : poivron, tomates, maïs, oignons… C’était bien bon. Mais les oignons, ce n’est pas ce qu’il y a de plus digeste. J’ai dû me placer en queue de peloton pour éviter d’intoxiquer tous les autres.
En fin d’ascension, nous trouverons quelques névés et un troupeau de chèvre dont l’une s’est fait particulièrement en s’emmêlant les pattes dans les branches d’un genévrier tortueux. Un petit chevreau abandonné se fera également remarquer en braillant afin que nous allions le recueillir et le ramener près du troupeau. Au passage la bergère, une jeune Berbère d’environ 12 ans prendra un petit savon par notre cuisinier qui était berger dans le Haut Atlas. Faut dire qu’une chèvre c’est de l’or pour les Berbères. Après une petite descente, notre marche nous mène vers le deuxième bivouac.
Il a l’air sympathique ce deuxième bivouac. Le hic. Nous sommes à 2300 mètres d’altitude. Ca caillait déjà à 1700 mètres lors du premier bivouac. Mais nos joyeux muletiers nous ont concocté un petit feu de camp pour nous réchauffer. Et notre guide a sorti sa tenue traditionnelle pour cette soirée aux chants berbères.
Bon un potage bien chaud et tout le monde au lit. Au moment de se coucher, une véritable sensation de sérénité, de paix. Bref, vraiment content de se retrouver à 2300 mètres sous une tente avec sa Louloute. Rien de mieux pour faire le vide et oublier sa vie d’Européen. Juste les images de la journée dans la tête et un grand sourire. Ce grand sourire est d’ailleurs la seule chose visible au moment où Loulou et Louloute s’engouffrent dans leur sac de couchage.
A suivre…